D’Artagnan, au-delà du mythe de héros romanesque, fut aussi un personnage bien réel, remarquable à bien d’un titre. Venu à Vincennes en de multiples occasions pour escorter le jeune Louis XIV ou plus tard comme geôlier du surintendant des finances, Nicolas Fouquet, les lieux gardent la mémoire de ce serviteur de la monarchie. Grace au travail des commissaires de l’exposition et aux fidèles reconstitutions de costumes, le château de Vincennes revit pendant quelques mois à l’heure du Siècle de Louis XIV et de ses fidèles mousquetaires.

En s’appuyant sur le roman d’Alexandre Dumas, l’exposition, par le biais d’une muséographie théâtrale et de reconstitutions costumées, se veut une plongée dans le Grand Siècle avec l’émergence de l’art de la table et celui de la mode. Aussi, cinq tables disposées et mises en scène dans le cadre somptueux de la Sainte-Chapelle créeront cinq atmosphères toutes en lien avec l’époque. Une table évoquera une auberge, lieu de vie incontournable au XVIIe siècle. Une autre verra les quatre compagnons d’armes rassemblés autour d’un dîner gascon. Une table précieuse mettra face à face d’Artagnan et Milady avec des matériaux plus délicats, plus rares, plus colorés. Et, au fond de la chapelle, la table royale avec tout son apparat, le roi et la reine servis par Vatel. La cinquième table constituera un hommage à la passion d’Alexandre Dumas pour la gastronomie.

Pour évoquer cette période où Vincennes était l’une des principales résidences royales, les commissaires d’exposition ont multiplié les sources d’inspiration : « La table royale réunissant le Roi Louis XIII, la Reine Marie-Thérèse d’Autriche et le Cardinal Mazarin a été imaginée à partir du tableau peint d’après Abraham Bosse, intitulé Le Goût (Tours, musée des Beaux-Arts). » J. Queneau.

Argenterie et belles nappes feront écho à une série de 12 costumes, inspirés de pièces et tissus confectionnés entre 1630 et 1665.