L’histoire du site

Dans les années 30, un énorme bâtiment de plus de 45 000 m² sortait de terre entre la rue de la Jarry et la rue Defrance avec l’ambition d’être une sorte de cité moderne idéale. Durant plusieurs décennies, artisans et ouvriers y coulèrent des jours paisibles, jusqu’au début des années 90. Faute d’entretien, la cité se vida alors de ses occupants « traditionnels » pour laisser place progressivement à un squat. Peu à peu les locaux se dégradèrent, au point que la Ville prit un arrêté de péril en 2004 tandis qu’en 2005, des sociétés propriétaires furent mises en liquidation judiciaire. Parallèlement, pour faire face à l’engorgement du lycée Hector-Berlioz, le Conseil Régional et l’Éducation nationale exprimèrent dès 2001 leur souhait de créer un nouveau lycée sur ce territoire. Faute de foncier non bâti sur la commune de Vincennes, c’est naturellement le site de la cité industrielle qui fut retenu pour accueillir ce futur équipement. En 2006, le Conseil municipal de Vincennes sollicitait du Préfet l’ouverture d’une enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique, qui sera effective en juillet 2007. Regroupées en 2009 au sein d’un Syndicat intercommunal (SIVU) en vue de l’acquisition de la parcelle, les communes de Vincennes et Fontenay-sous-Bois durent attendre 2015 pour devenir pleinement propriétaire de la parcelle – pour un montant de 25 millions d’euros – en raison de plusieurs années de recours. Les dernières décisions de justice, rendues au printemps 2017 permirent l’évacuation définitive du site le 20 juillet 2017. Dans la foulée, ce qui fut parfois l’un des plus grands squats d’Île-de-France fut évacué, les accès furent murés et un système de gardiennage mis en place.

Après les études tehcniques et diagnostics préalables en 2018-2019, la démolition de l’ancien bâtiment a eu lieu en 2019/2020. C’est en janvier 2021 que le Conseil municipal  a approuvé à l’unanimité la convention financière entre la commune de Vincennes et le SIVU (Syndicat intercommunal à vocation unique) suite à la division de la parcelle H21 (ex-Cité industrielle). Il a décidé (unanimité) de céder la parcelle H 212 sise 106-108 rue de la Jarry à la Région Île-de- France à l’euro symbolique en vue de permettre la construction d’un lycée.

Le bâtiment

Le 14 mars 2022 a eu lieu la pose de la première pierre du nouveau lycée de Vincennes.

L’établissement, d’une capacité d’accueil de 1 000 élèves, cohabitera avec un complexe sportif, édifié par la Ville sur le sud de la parcelle, et destiné à la fois à la pratique des élèves et aux associations locales.

Le bâtiment, conçu par les Ateliers 2/3/4 et dont la construction a été confiée par Île-de-France Construction Durable à la société Urbaine de Travaux est à la fois attentif à l’environnement (un tiers de végétal et un potager sur le toit, plus de 20 kg par m2 de matériaux biosourcés, des panneaux photovoltaïques, des façades performantes et un impact carbone limité), connecté (écrans numériques interactifs, wifi et internet haut débit), flexible (cloisons coulissantes pour adapter la pédagogie) et intégré au tissu urbain dense du quartier

Le mot de l'architecte

“ Un lycée représente toujours un beau projet pour les valeurs républicaines qu’il porte. Quelques-uns de nos associés sont Vincennois, ils l’attendaient donc depuis longtemps à titre personnel. La forme et la position des bâtiments principaux répondent aux transitions les plus douces et ne viennent pas écraser le quartier environnant. Les points de lumière ont également été privilégiés, notamment lorsque les élèves franchissent le parvis de l’entrée le matin. C’est autant symbolique que le parti pris de la façade qui donne l’impression d’ondoyer, prend et diffuse la lumière à travers une maille en profil d’aluminium anodisé. Nous avons enfin fait la part belle aux matériaux biosourcés et innovants comme les panneaux de remplissage des murs de façade en bois préfabriqué.” Jean Mas, architecte associé chez Ateliers 2/3/4/

Rappel : la Région à sa charge la construction et l’entretien général et technique du bâtiment. La  région assure également l’accueil, la restauration, l’acquisition et  la maintenance des infrastructures et des équipements. Le complexe sportif attenant est sous la responsabilité de la Ville

L’organisation scolaire

Initiée par la ville de Vincennes, une réunion publique était proposée le 23 mars a ux parents des collégiens pour qu’ils puissent poser toutes leurs questions à Anne-Marie Bazzo, Directrice académique des services départementaux de l’Éducation nationale, et Olivier Lanez, Directeur académique adjoint à l’IA-DASEN.

Première rentrée en septembre prochain

Pour sa première rentrée, le lycée accueillera huit classes de seconde. . À terme, il comptera 1 000 élèves. Il sera inauguré avec une section internationale en anglais, dont la cinquantaine d’élèves aura, au préalable, passé un test national. Les options proposées figurent au nombre de sept, parmi les plus courantes. L’élargissement à d’autres options comme l’ouverture d’une autre section internationale seront l’aboutissement du projet d’établissement, lequel n’est pas encore déterminé à cette heure.

La sectorisation comme priorité

Si au départ, des raisons démographiques ont motivé la construction de ce nouvel établissement, aujourd’hui, le contexte a changé : depuis 2020, le département a perdu plus de 6 000 écoliers et en perdra au moins 2 000 l’an prochain. L’offre scolaire à Vincennes permet d’accueillir confortablement écoliers, collégiens et lycéens. Il a donc fallu revoir la carte de la sectorisation pour rééquilibrer la population des lycées du territoire qui compte 47 communes et 48 lycées mais aussi des communes sans lycée, comme Saint-Mandé. Cette rencontre a permis d’aborder les règles d’affectation des places et de la sectorisation. Ainsi les élèves du collège Françoise-Giroud seront affectés en «priorité 1» au nouveau lycée. Du côté de Saint-Exupéry, une partie des élèves les rejoindront tandis qu’une autre sera affectée au lycée Hector-Berlioz. Les collégiens de Berlioz resteront scolarisés au sein de la Cité scolaire Berlioz, de même que les collégiens de Saint-Mandé. En outre, le futur lycée accueillera aussi des élèves de Saint-Mandé, de Montreuil, de Fontenay-sous-Bois, voire de Charenton et de Nogent-sur-Marne.