Femme en noir et blanc, main tendue vers l'objectif
25/11/2020

En 2017, 130 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. En Val-de-Marne, 13 795 femmes susceptibles d’être victimes de violences très graves ont été dénombrées en 2016 et 36 327 ont été victimes de violences graves. Des chiffres alarmants qui démontrent la nécessité de lutter activement sur le terrain pour enrayer ce fléau.

Je suis témoin de violences conjugales : vous pouvez d’abord témoigner de votre soutien à la victime. Vous pouvez aussi appeler la police au 17 ou le 3919. Témoigner par écrit peut aussi permettre de consolider le dossier pénal. Pour ce faire, établissez une attestation sur un modèle type Cerfa : formulaire n°11527*02. Il est impératif qu’elle soit manuscrite et que vous joigniez votre pièce d’identité.

"Il est important que les collectivités s’emparent de cette grave problématique, d’autant que le récent confinement a engendré une hausse du nombre de cas de violences conjugales. Pouvoir mettre à disposition des femmes des services de proximité est capital. Une prise en charge d’abord locale permet en effet de gagner du temps", insiste Cécile Bréon, Conseillère municipale déléguée, chargée des populations fragiles.

Pouvoir être prise en charge au plus près de chez soi

Le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles propose aux victimes de violences conjugales une permanence, à l’Hôtel de ville, le lundi de 9 h à 12 h, sans rendez-vous. Le CIDFF accueille, conseille et oriente ces victimes vers tous les organismes ou associations oeuvrant dans le champ des violences faites aux femmes. Les équipes sont également joignables par mail : victimes.cidff94@gmail.com ou par téléphone : 01 43 98 65 44. À l’Espace Pierre-Souweine (70 rue de Fontenay / 01 43 98 66 95), des assistantes sociales, la PMI, le CMP et le CPEF (Centre de Planification et d’Éducation Familiale) jouent un rôle d’écoute et d’accompagnement auprès des femmes fragilisées. « Il m’est arrivé à plusieurs reprises, dans le cadre de mes fonctions, de recevoir des femmes victimes de violences conjugales cherchant des solutions d’hébergement. La problématique est bien une réalité à Vincennes. C’est pourquoi nous avons souhaité en faire une priorité. Nous allons notamment lancer un groupe de travail chargé de mettre en oeuvre de nouvelles initiatives pour davantage structurer notre offre en matière de prise en charge des femmes victimes de violences », insiste Pierre Lebeau, 1er adjoint au maire, chargé des solidarités et de l’insertion.

Des interlocuteurs présents et disponibles à l’échelle du département

Côté associatif, l’APCE 94, Association pour le Couple et l’Enfant, (01 42 07 49 74 / contact@apce94.fr), assure des permanences de médiation familiale. L’association Tremplin 94 (01 49 77 10 34 / tremplin94@ orange.fr) est spécialisée dans l’accompagnement global et la mise en sécurité des femmes et des enfants victimes de violences. Elle porte aussi le dispositif du Téléphone Grave Danger (TGD), mis en place par le parquet de Créteil. Le principe : un téléphone portable disposant d’une touche dédiée, permettant à la victime de joindre, en cas de grave danger, le service de téléassistance accessible 7 j/7 et 24 h/24. Le tribunal judiciaire de Créteil dispose d’un bureau d’aide aux victimes, ouvert du lundi au vendredi, de 9 h à 12 h de 13 h à 17 h (0800 17 18 05 / victimes@sajir.fr). Enfin, les six Espaces départementaux des solidarités (EDS) orientent notamment les victimes en cas d’urgence (ruptures alimentaires, ouvertures de droits, hébergement d’urgence et mise en sécurité des femmes et enfants victimes de violences).

Des moyens régionaux pour lutter contre les violences faites aux femmes

Organisme associé de la région Île-de- France, le Centre Hubertine Auclert (www.centre-hubertine-auclert.fr) est chargé de promouvoir l’égalité hommes-femmes et de lutter contre les violences faites aux femmes, à travers l’Observatoire régional des violences faites aux femmes. Il met aussi à disposition une cartographie des lieux aidants pour orienter les victimes en Île-de-France, www.orientationviolences.hubertine.fr

Sensibiliser dès le plus jeune âge

« Il est important d’éduquer et de sensibiliser les plus jeunes à ce fléau sociétal, d’autant que les violents ont souvent été les témoins, enfants, d’actes de violence, qu’ils reproduisent à l’âge adulte », précise Pierre Lebeau. C’est pourquoi Vincennes invite le jeune public, dès 8 ans, à assister à la pièce « Le Plus Beau Cadeau du monde », écrite par Nathalie Bensard et proposée par la compagnie La Rousse. Séance d’ores et déjà programmée le samedi 6 février à 17 h (séances scolaires : vendredi 5 février à 10 h et 14 h 30), à l’auditorium Jean-Pierre Miquel. Informations / réservations à la billetterie de Coeur de ville ou en ligne sur vincennes.fr (rubrique rayonnement culturel et patrimonial).

Trois sites pour vous informer et agir

À noter par ailleurs, l'hôpital Saint- Antoine expérimente désormais le recueil de plaintes pour violences conjugales dans les locaux de l’hôpital, dans le cadre d'un parcours global de prise en charge des victimes.

Que faire en cas d’urgence ? Se rendre au SAMI à l’Espace Pierre-Souweine ou aux urgences de l’Hôpital d’Instruction des Armées Bégin. Aller au commissariat de Vincennes (23 rue Raymond-du-Temple / 01 41 74 54 54) pour déposer une plainte ou une main courante. Composer les numéros nationaux d’urgence : le 15 (SAMU), le 17 ou le 112 depuis un portable (police), le 18 (pompiers), le 115 (urgence pour l’hébergement), le 3919 (Violences Femmes Info), le 114 (pour les personnes sourdes ou malentendantes ou ne pouvant pas parler), le 0800 05 95 95 (Femmes viol information).

Portrait : Ghada Hatem, gynécologue-obstétricienne et fondatrice de la Maison des Femmes.

portrait de Ghada Hatem

Une Vincennoise au service des femmes

En créant la Maison des Femmes en 2016 à Saint-Denis, j’ai souhaité ouvrir un lieu d’accueil, de consultation, de prévention et d’orientation pour toutes les femmes en difficulté, qu’elles soient confrontées à une grossesse non désirée, à des violences conjugales, au mariage forcé ou à l’excision. On peut aussi déposer plainte sur place et plusieurs ateliers artistiques sont proposés. Aujourd’hui, je souhaite que ce projet ait un rayonnement national. Grâce au soutien du Service de Santé des Armées, des Mairies de Vincennes et Saint-Mandé, sans oublier le club Soroptimist de Paris-Est Vincennes. Une unité « Bégin Santé Femmes » va bientôt voir le jour à l’hôpital d’instruction des armées Begin et je me réjouis de faire partie de ce projet.