De nombreuses personnalités sont nées ou ont vécu à Vincennes, dans la ville ou au château - manoir royal mais aussi ancienne prison. Tour d'horizon biographique de quelques-unes d'entre elles, du XVIIe siècle à nos jours.
À la mort de Richelieu, le cardinal Mazarin resta le principal ministre d’Anne d’Autriche régente (1643). A partir de 1654, il fit entreprendre d’importants travaux au château où il s’installa avec le jeune roi Louis XIV et la Cour en 1659. Il s’y éteignit le 9 mars 1661.
Général français né en 1776, il participa aux campagnes d'Italie, d'Égypte et fut surnommé la "Jambe de bois" après la bataille de Wagram au cours de laquelle il perdit une jambe (1809). Gouverneur du château de Vincennes (1812), il défendit vaillamment celui-ci contre les troupes alliées en 1814 (refusant de se rendre, il déclara : "Je rendrai Vincennes quand on me rendra ma jambe"). Il mourut du choléra à Vincennes le 17 août 1832.
Pendant l’année 1819, un jeune officier d’infanterie se trouvait en garnison à Vincennes. Seize ans plus tard, cet ex-militaire, devenu poète et écrivain renommé, consacrait au château de Vincennes et aux souvenirs qu’il en avait gardés une partie d’un ouvrage. Il s’agit d’Alfred de Vigny et du livre deuxième de Servitude et grandeur militaire : La Veillée de Vincennes, roman dont le dénouement s’appuie sur le récit de l’explosion de la poudrière du château (17 août 1819) dont il fut témoin.
Il séjourna à Vincennes, non loin du Parc royal en 1833, après son mariage avec Harriet Simpson. Il fut décidé en 1963 de donner son nom au lycée public d'enseignement général qui venait d'être créé dans la commune.
Cet ingénieur en génie civil, élève de Nicolas-Léonard Sadi-Carnot, se consacre à la recherche en thermodynamique. Il propose notamment la réalisation de moteurs fonctionnant sur cycle à quatre temps, par auto-allumage (1862) et par réaction (1887). Il travaille également à l’élaboration d’un moteur, devenu depuis le moteur à réaction qui propulse les Mirages et le Concorde. Il a fini sa vie austère à Vincennes, où il s’installa en 1887, avenue des Charmes (aujourd’hui avenue Pierre-Brossolette). Décédé le 27 mars 1893, il fut inhumé au cimetière de Fontenay-sous-Bois où l’on peut toujours voir sa tombe.
Graveur et rénovateur de la glyptique française (art de graver sur des pierres fines), il décéda à Vincennes. Une plaque commémorative est apposée au 126, rue de la Jarry.
Promu maréchal dès le début du mois d’août 1918, Foch signa l’armistice qui mit fin à la Première Guerre mondiale. Président du Conseil supérieur de la guerre (1919), il défendit, pendant les négociations pour la paix, la thèse du Rhin comme frontière militaire de la France, mais se heurta à l’opposition des gouvernements alliés. Ferdinand Foch, alors officier au château, résida à Vincennes, avenue Marigny, de mars 1893 à octobre 1895. En 1929, le conseil municipal décida de dénommer cette voie avenue Foch. En janvier 1930, une plaque commémorative fut installée sur la maison où il habita, au n°13.
Charles Pathé imagina, en 1909, le premier journal d'actualités cinématographiques.
Ses liens avec Vincennes furent très forts. Charles Pathé avait 2 ans lorsque ses parents vinrent s'installer à Vincennes. Ils tenaient une charcuterie avenue du Château. Charles Pathé fit ses études primaires à Vincennes puis entra en apprentissage chez son père avant de partir tenter de premières aventures commerciales à l'étranger. C'est en 1896 qu'il installa les ateliers destinés à imprimer les films positifs, au n°1 de l'avenue du Polygone. Puis la société Pathé frères s'étoffant, de véritables studios furent construits rue du Bois (rue Anatole-France). En 1906, Charles Pathé se lança dans la fabrication industrielle de films vierges. Il fit construire rue des Vignerons une vaste usine conçue par l'architecte vincennois Georges Malo. En 1911, pour se rapprocher de l'usine, il s'installa dans une grande maison bourgeoise, rue de la Villa (rue Franklin-Roosevelt).
Charles Pathé fit de Vincennes pendant les quelques années qui précédèrent la Première Guerre mondiale, la capitale mondiale du cinéma. La maison Pathé, véritable ville dans la ville, en rythma longtemps l'existence par ses sifflets et ses sirènes qui vidaient et remplissaient les cafés au rythme des équipes. Avec la naissance de Hollywood et la concurrence du cinéma américain, l'usine cesse d'être un haut lieu de la production cinématographique, et en 1927, laisse sa place à la société Kodak Pathé. Charles Pathé est enterré au cimetière ancien de Vincennes. Le 4 février 1958, le conseil municipal décida d'attribuer le nom de l'industriel à une voie future de l'opération K. Il s'agit de la rue où se trouve aujourd'hui l'espace Daniel-Sorano.
Historien, né rue de Fontenay à Vincennes le 9 février 1879, Jacques Bainville est élu en 1935 à l’Académie française au fauteuil de Raymond Poincaré. La même année, il reçut en l’Hôtel de ville de Vincennes, à l’occasion d’une prestigieuse réception, son épée d’académicien. Cette épée était, entre autres, ornée de feuilles de chêne, pour rappeler son origine vincennoise.
La plaque commémorative a été apposée sur sa maison natale, le 6 juin 1979, en présence de Michel Déon, membre de l’Académie française.
Comédien et doyen honoraire de la Comédie française, il joua notamment au cinéma dans Hôtel du Nord et Entrée des artistes. Il mourut à Vincennes en 1973 (plaque au 54, avenue de Paris).
Il habita au 6, rue Daumesnil. Jules Védrines compta parmi les pionniers de l'aviation et se rendit célèbre notamment en atterrissant sur le toit des Galeries Lafayette à Paris.
Artiste peintre vincennois dont les œuvres ont été présentées lors d'expositions en l'hôtel de ville, il vécut 36 avenue de Paris entre 1922 et 1941. Son fils Michel, écrivain et académicien français, est né en 1923 à Vincennes, où il a habité et s'est marié. Michel Droit est décédé le 22 juin 2000.
Cet écrivain français, parmi les plus originaux et attachants, pourtant méconnu du grand public, est né à Vincennes le 13 février 1911. Il vécut jusqu’à l’âge de 6 ans, rue de Fontenay, dans la maison de sa grand-mère, dont le jardin le fascine : "Au monde, il n’a jamais fait aussi beau que dans mes étés d’enfance et dans ce jardin. Jamais - et je sais que je ne guérirai pas de ces saisons lumineuses".
Ces œuvres ont fait l’objet récemment d’une anthologie chez L’Arpenteur. Il fut également parolier. Tous se souviennent de son fameux Bal chez Temporel.
Officier de cavalerie, résistant et déporté en Allemagne, il fut aide de camp du général de Gaulle de 1945 à 1965. Il demeurait rue Louis-Besquel.
Pharmacien d'officine, il organisa les équipes d'urgence de la Croix-Rouge pendant l'Occupation. Conseiller municipal en 1953, il est adjoint au maire de 1957 à 1971 et conseiller général du Val-de-Marne de 1970 à 1976. Membre de l'Académie nationale de Pharmacie à partir de 1962, il en fut élu président en 1992.
Héros de Bir-Hakeim, Compagnon de la Libération, Pierre Messmer est né à Vincennes, rue des Deux-Communes. Ministre des Armées du général de Gaulle de 1960 à 1969, il a été Premier ministre (juillet 1972-mai 1974) sous la présidence de Georges Pompidou. Membre de l'Académie des sciences morales et politiques, il avait été élu à l'Académie française le 25 mars 1999 au fauteuil de Maurice Schumann, et était Chancelier de l'Institut de France depuis 1999.
Après son mariage, en janvier 1943, Bourvil, jeune artiste en quête de succès, s’installe avec son épouse, à Vincennes dans un minuscule appartement de la rue des Laitières au septième sous les toits : "Nous habitions un appartement tellement petit, dira-t-il, que nous étions obligés de nous mettre en biais quand nous nous croisions. Il fallait aller sur le palier pour enfiler un pardessus. Mais notre lune de miel arrangeait tout et l’appartement de la rue des Laitières était, à nos yeux, la troisième merveille du monde après nous deux...". Le couple y restera jusqu’en 1947 où, le succès venant, il déménagera dans le 17e arrondissement parisien.
Coureur cycliste, puis journaliste sportif à la télévision, il habita longtemps rue du Commandant-Mowat.
Michel Philippot est décédé au cours de l'été 1996 à l'âge de soixante et onze ans à son domicile vincennois. Compositeur de renom, il occupa longtemps d'importantes fonctions à Radio-France et à l'Institut supérieur de l'audiovisuel. Il enseigna la musicologie, l'esthétique et la composition, notamment au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, et publia de nombreux articles dans des revues scientifiques ou musicales. Auteur d'une cinquantaine d'oeuvres musicales, il était officier de la Légion d'honneur et de l'ordre national du Mérite.
Universitaire et historien, Georges Le Rider était Vincennois depuis 1965. Il a été administrateur de la Bibliothèque nationale de 1975 à 1981. Élu à l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1989, il a terminé sa carrière universitaire comme professeur au Collège de France, dont il a été titulaire de la chaire d'histoire économique et- monétaire de l'Orient hellénistique.
Philosophe et écrivain, il est professeur à la Sorbonne (Paris-I) ainsi qu'à l'Université de Stanford (États-Unis). Auteur de nombreux ouvrages touchant à la philosophie, à la littérature et aux sciences, il a été élu à l'Académie française le 29 mars 1990 au fauteuil d'Edgar Faure.
Acteur français né à Paris. Il a résidé à Vincennes de la fin des années 40 au début des années 50. Il a dix-neuf ans quand il entre au Centre d'Art dramatique de la rue Blanche à Paris. Plus tard il rejoint le Conservatoire national. Après son service national en 1953, il travaille avec la Compagnie Grenier Hussenot comme acteur de théâtre durant sept années. Il y est remarqué pour son aisance pour jouer tant le drame que la comédie. Il devient alors un acteur de télévision et de cinéma, et même le réalisateur de plusieurs films.
Il a résidé à Vincennes dans les années 1960, et tenait un bar avenue du Château. Il a été champion du monde de boxe (poids coq) en battant un Américain aux États-Unis en 1957, exploit non réédité par un Français avant 1997.
Ancien directeur du Conservatoire national supérieur d'art dramatique, il fut à partir de 1993 administrateur général de la Comédie française ; il a participé comme personnalité qualifiée au jury du concours d'architecture de l'opération Cœur de Ville. L'auditorium portant son nom à Coeur de Ville a été inauguré en mai 2004.
Homme politique - et son frère Philippe (1940-2001), comédien : ils ont habité, enfants, avenue du Général-de-Gaulle, face au château. Ils étaient alors élèves à l'école du Sud. Avant d'être nommé ministre de la défense (1993-95), François Léotard a été ministre de la Culture (1986-88) : à ce titre, il a installé la commission interministérielle du château de Vincennes.
Pianiste virtuose d'origine coréenne, Kun Woo Paik vit à Vincennes depuis 1980. Diapason d'or de l'année 1993, il poursuit une carrière internationale et a enregistré en 1998 l'intégrale des concertos de Rachmaninov.
Pilote de chasse et astronaute, il est né à Vincennes. Il a effectué plusieurs mission dans l'espace, notamment à bord de la station orbitale Mir, en 1992 et 1999.
Journaliste français né à Vincennes le 30 juin 1952. Il a collaboré aux journaux Libération et Le Nouvel Observateur dont il a dirigé la rédaction. Depuis 2006, il est devenu directeur de publication de Libération.
Antoine Duléry est un acteur, comédien, scénariste et dialoguiste français, né à Paris et résidant à Vincennes. Il est notamment connu pour avoir tenu le rôle du commissaire Lavoisière dans les séries Petits meurtres en famille et Petits meurtres d'Agatha Christie, ainsi que pour avoir joué dans plusieurs films de Claude Lelouch. L'acteur a été nommé Chevalier de l'Ordre des arts et lettres en 2012.
Il est l'un des membres du duo de musique électronique français Justice. Il a longtemps résidé à Vincennes avenue de la République.