Si le 25 novembre est consacré « Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes », l’équipe municipale n’attend pas l’automne pour s’engager. Toute l’année, Vincennes veut prévenir, aider et protéger. Par notre action auprès des professionnels de santé ou de la sécurité, par les moments de prévention que nous instaurons auprès du jeune public ou des seniors, par les solutions concrètes que nous mettons en place pour les victimes de harcèlement de rue ou de violences intrafamiliales, nous ne perdons jamais de vue ce combat si nécessaire. Il est l’affaire de tous. »
Charlotte Libert, Maire de Vincennes et Conseillère régionale d’Île-de-France
Rendez-vous le 25 novembre pour la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, point d’orgue d’une mobilisation de longue date, quotidienne et soutenue à Vincennes.
En matière de violences conjugales, les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2023, plus de 200 000 femmes ont été victimes de violences physiques et/ou sexuelles commises par leur conjoint ou ex-conjoint, et 94 ont été tuées. Informer, écouter et protéger constituent trois piliers essentiels pour avancer à la fois sur le terrain de la prévention et de l’action sociale et judiciaire. Un axe important lorsque l’on sait que seules 15 % des victimes portent plainte. « Plus on communique, plus on parle, plus on se met à l’écoute et plus on arrive à protéger. Car même si nombre de personnes sont conscientes qu’elles peuvent être aidées, je crois que l’entendre encore et encore favorisera un jour le déclic. Ce jourlà, elles se diront : “Allez, ça suffit, je n’en peux plus, j’agis !” », insiste Cécile Bréon, conseillère municipale déléguée aux populations fragiles et vice-présidente du Centre communal d’action sociale (CCAS).
Briser le silence
Les violences faites aux femmes, ce sont aussi près de 80 000 viols, tentatives de viols, agressions ou harcèlements sexuels chaque année. Et ce dans l’espace privé comme public, dans les transports en commun, au travail ou encore dans les clubs sportifs. La conférence du 13 novembre donnée par Sarah Abitbol et Katia Palla, de l’association La voix de Sarah, illustrera le difficile parcours des victimes et l’omerta qui règne dans de nombreux milieux, dont celui du sport de haut niveau. « Nous avons imaginé un vaste programme qui s’adresse à tous, car ces actes concernent toutes les catégories sociales et tous les âges », précise Josy Top, adjointe au maire chargée des Solidarités et de la Santé.
Accompagner les victimes
À Vincennes, voilà de nombreuses années que le problème des violences faites aux femmes est un sujet de mobilisation majeur. « Ce sujet nous touche et nous l’avons pris à bras-lecorps. Nous agissons localement grâce à des permanences sans rendez-vous à l’hôtel de ville, des campagnes d’information, des formations, des événements..., mais également en réseau, notamment via la CPTS Autour du Bois (organisation des professionnels de santé du territoire), explique Josy Top. La Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes est l’occasion de donner ou rappeler à tous et toutes, victime ou proche de victime, les outils pour réagir. » À chacun de s’en saisir pour que le silence et les souffrances ne soient plus une fatalité.
Sensibiliser à tous les âges
Au moment des premiers émois, le respect et le consentement ne sont pas toujours des évidences, même après #metoo. C’est pourquoi tous les ans, la Ville propose à plusieurs classes, de la 4e à la terminale, des séances de théâtre-forum sur le temps scolaire. Cette année, la Compagnie Sangs mêlés présente Basta le Sexisme !, bien décidée à déboulonner les idées reçues et à faire évoluer les mentalités. Le but ? Sensibiliser dès le plus jeune âge pour déraciner la violence avant qu’elle ne s’installe. Épargnés ou concernés par la question, les seniors sont eux aussi invités à la réflexion sous forme de café-philo (le 14 novembre). Un moment pour réfléchir ensemble et décrypter les mécanismes de domination et de violences envers les femmes.
« Ce théâtre-forum sous forme d’interactions amène les jeunes à réfléchir sur les violences sexistes. Ils ressortent avec un nouveau regard, fondamental en matière de prévention. »