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Publié le 23 septembre 2025

Vincennes Film Festival 2025 : un moment culte à ne pas rater !

Du 2 au 5 octobre, Vincennes fait son cinéma. 15 projections vous attendent dont Avignon du Vincennois Johann Dionnet, mais aussi des moments d’échanges avec acteurs (dont Gérard Lanvin), réalisateurs et professionnels du 7e art.

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Cette année, Brigitte Fossey a été choisie pour marraine. Un festival comme on les aime !

Interview de Johann Dionnet, acteur, réalisateur et scénariste.

Vous avez été multi-récompensé au festival de l'Alpe d'Huez pour le film Avignon, vous attendiez-vous à un tel succès ? 
J.D : « Absolument pas. On avait envoyé une copie de travail, du coup, faire partie de la programmation était déjà une belle récompense ! Avec Benoît Graffin et Francis Magnin on a beaucoup travaillé sur le scénario. Tous les membres de l’équipe se sont aussi retrouvés autour du projet et avec l’envie de faire le même film. Ajoutons des actrices et acteurs qu’on n’a pas l’habitude de voir. Il n’y a pas non plus de film sur le Festival d’Avignon, j’avais donc devant moi une arène très intéressante. J’ai choisi en revanche de ne pas parler que de théâtre. En fait, il y a une vraie cohérence dans le film. Autant d’éléments qui ont participé au succès d’Avignon, je crois… »

Johan Dionnet

Aujourd'hui, à Vincennes, vous allez recevoir le Prix Coup de Coeur du Festival 2025 pour un premier film. Qu'est-ce que ce moment représente pour vous, sachant que vous êtes aussi Vincennois ?
J.D : « Vivre à Vincennes, ce n’est que du bonheur ! C’est une ville qui offre un cadre de vie unique, loin du stress de Paris. Grâce à Virginie Dunet, rencontrée lors d’un festival de courts-métrages, je vais non seulement découvrir le Vincennes Film Festival mais aussi y recevoir un prix pour Avignon. Je suis très honoré à titre personnel mais aussi pour mon film qui gagne encore en notoriété ».  

Vous avez dit que le Goût des Autres vous a largement inspiré pour écrire Avignon. L'humour et la dérision restent-ils le meilleur levier pour dénoncer le mépris de classe et les préjugés ? 
J.D : « C’est un mécanisme que j’utilise depuis l’enfance, l’ironie, le sarcasme pour dénoncer les travers, les défauts mais toujours avec amour et bienveillance…comme les Jaoui-Bacri. Je pense que l’on apprend mieux par le biais de la tendresse et de l’humour plutôt que dans la révolte. Je me suis toujours reconnu dans la façon dont les personnages de Jaoui-Bacri sont bluffants d’humanité et bouleversants. En tout cas, oui, les préjugés ont la peau dure, dans la société et le monde artistique. Réaliser Avignon, c’est aussi pour moi une manière de me faire pardonner d’avoir parfois jugé des gens par ignorance. Dans mon personnage de Stéphane, il y d’ailleurs un peu de Jean-Pierre Bacri ».

Quel est votre film et/ou votre acteur culte ? 
J.D : « Mon film coup de cœur c’est Little Miss Sunshine. Je rêve de travailler avec Cédric Klapisch et de tourner aux côtés de François Cluzet, Daniel Auteuil, Catherine Deneuve ou encore Karin Viard. Des acteurs qui manient la comédie avec brio. Un projet avec Grégory Gadebois ou Pierre Niney me plairait aussi beaucoup ».

Enfin, quels sont vos projets du moment ?
J.D : « J’ai fait des essais pour un film. Je serai à l’affiche d’une série pour Canal Plus et en 2026, d’un film réalisé par Guillaume Canet. Je dois aussi rencontrer ma production pour leur pitcher une idée de film où il sera question…d’humanité ! Pour l’heure, je savoure encore le dynamisme autour d’Avignon et l’enthousiasme. La frustration a été un moteur quand je me suis lancé sur ce film, avec souvent des remises en question, des doutes et l’envie de tout abandonner. La frustration oblige à travailler encore plus. Mais une fois qu’on obtient ce que l’on veut, finalement, on n’est parfois pas plus heureux. Moralité, il faut aussi apprendre à apprécier ce que l’on a ! Avec Avignon, j’ai vécu une grosse période de stress et aujourd’hui, quand je me réveille, je réalise où j’en suis et c’est génial ! »

3 questions à Brigitte Fossey, marraine du Vincennes Film Festival 2025

Brigitte Fossey

Vous êtes la marraine du Vincennes Film Festival 2025. Comment avez-vous reçu cette invitation ? 
B.F : « Ce n’est pas la première fois que je suis sollicitée pour être la marraine d’un festival. Mais dans le cadre de ce festival vincennois, cela me fait très plaisir. La dernière fois que j’y suis venue, c’était pour accompagner Claude Pinoteau pour présenter la Boum. Cette fois-ci, je serai seule ! En tout cas, j’ai beaucoup aimé la thématique du film culte, c’est plutôt original. C’est aussi derrière cette idée d’une ville, d’une communauté qui voue un culte au cinéma ». 

Vous allez aussi présenter la projection du film culte La Boum. C'est quoi justement pour vous un film culte ? Que représente encore aujourd'hui la Boum pour vous ?
B.F : « Un grand film, c’est un film réussi. Pour moi, un film d’art et d’essai est aussi grand que Jeux Interdits, la Strada ou Exodus. Quant à un film culte, c’est un film que l’on regarde à chaque fois qu’il ressort, que l’on n’a jamais assez vu. Un film tellement vrai, tellement juste et bien rythmé comme finalement ce morceau de musique préféré. Mon fim culte, c’est Les Temps Modernes de Charlie Chaplin, que j’ai découvert à l’âge de 4 ans et que j’ai revu récemment. Il raconte l’histoire d’un homme bouffé par la technologie et privé d’humanité. A la fois drôle et tragique, il est tout ce que j’aime au cinéma. La Boum est aussi un film culte, que je prends plaisir à revoir lorsqu’il repasse à la télé. C’est l’histoire d’une rencontre avec Claude Pinoteau, Sophie Marceau et Claude Brasseur, que je connaissais par le biais d’amis en commun. Pour la petite histoire, j’ai d’abord refusé le rôle parce que je me trouvais trop jeune pour jouer la mère d’une gamine de 13 ans ! Andréas Voutsinás, mon professeur de théâtre m’a rappelée et dit : si tu as peur de vieillir, tu seras toujours vieille ! Du coup, j’ai rappelé Claude Pinoteau qui m’a reçue chez lui et nous avons fait le film ! La Boum, c’est aussi un souvenir personnel. A l’époque, ma fille avait 11 ans et après la première, elle est venue me voir en me disant qu’elle allait à une boum ! J’ai cru défaillir : je rejouais le film en vrai ! Quand elle a eu 13 ans, je lui ai organisé une boom déguisée à la maison ».

L'idée d'un festival qui fait le lien entre le cinéma patrimonial et un cinéma plus contemporain est-il une bonne chose ? Comment inciter les jeunes à choisir cet univers ?
B.F : « C’est une formidable initiative ce festival qui célèbre le cinéma et tous les cinémas finalement. Moi, j’ai été guidée par mon amour du cinéma. Un festival comme celui-ci fédère le public : nous sommes tous issus du même cinéma. L’univers professionnel reste difficile et je dirais que pour y rentrer, il faut d’abord forger sa propre culture cinématographique. C’est là où l’école a un rôle à jouer en donnant l’accès aux jeunes à des chefs d’œuvres. Voir des films qui vous aident à vivre, vous stimulent, c’est la condition sine qua non pour évoluer dans ce monde. Pour autant, est-ce que tout le monde doit faire du cinéma ? Je ne le pense pas ! »

Entre cinéma, théâtre et lecture des textes de Jean Tardieu le 17 octobre prochain à Vaux-sur-Seine, au Pavillon d’Artois, en compagnie du pianiste Jay Gottlieb, Brigitte Fossey a encore plein de projets et comme elle le dit, « autant d’occasions de continuer à apprendre ! »
 

Rencontre avec Gérard Lanvin qui vient présenter Le Goût des Autres et rendre hommage à Yves Boisset

Y a-t-il plus de légitimité à venir dans un festival saluer la mémoire de Jean-Pierre Bacri et d'Yves Boisset que d'aller chercher une récompense qui vous a été décerné ? Et si oui, qu'est-ce que cela représente pour vous. 
G.L : « Rendre hommage à ces deux amis disparus, juste physiquement, car encore très présents dans mes souvenirs, c'est un bonheur et une manière de pouvoir les en remercier avec le public. J'ai été récompensé par des professionnels (Prix Louis Delluc, Prix Jean Gabin, Taureau d'Or (à Liège), deux Césars...). Ces distinctions prouvent que si on a la chance de pouvoir interpréter un rôle écrit, filmé, partagé grâce aux talents des autres, ça fait la différence pour devenir crédible aux yeux des collègues. César du meilleur rôle aurait plus de sens car les rôles font les acteurs. Les récompenses ne sont pas autre chose que des remises de prix, comme à l'école, qu'on reçoit avec plaisir. La distinction par un César du « meilleur » ne correspond en rien à la mentalité que nous devons avoir pour notre travail, qui n'est qu'une histoire de partage, pas de concours. Le seul prix qui a un véritable sens est celui du public et partager ce moment avec les spectateurs du festival, c'est un vrai plaisir ». 

Gérard Lanvin

Outre l'hommage à Yves Boisset le samedi à 18H, le festival diffusera Le Goût des Autres (le même jour à 14h) pour lequel vous avez eu un César. Le film sera projeté en version restaurée et nous vous remercions de venir le présenter au côté d'Anne Alvaro, laquelle se réjouit de vous revoir. Le Goût des Autres traite des préjugés. Avignon, de Johann Dionnet, projeté dans la foulée s'inspire du film d'Agnès Jaoui. Vous est-il arrivé de vous inspirer d'anciens films ou d'acteurs pour incarner des personnages ? 
G.L : « Quand c'est fait, c'est fait, je parle pour le cinéma. Au théâtre, c'est différent. Les grands rôles perdurent avec les interprétations générationnelles vu qu'ils font partis d'un patrimoine culturel et d'un processus de création qui s'établit en direct et avec le public. Se dire donc que, si on arrive à être bon dans un film moyen, il sera très simple d'être bon dans un bon film. Et un bon film, c'est une belle histoire et de bons rôles. Le souhait, c'est donc d'être envisager pour ce « rôle ». C'est l'espoir de tout acteur. J'ai eu parfois cette embellie, ce cadeau. Et ils m'ont permis d'être parmi vous ce soir, alors merci de votre fidèle amitié ».

Avez-vous un souvenir particulier avec la ville de Vincennes, si vous y êtes déjà venu... ?
G.L : « Les seuls souvenirs que j'ai de cette ville c'est lorsque je m'y rendais enfant pour aller visiter avec étonnement et curiosité le fameux Zoo et quand plus tard j'ai pu le faire découvrir à mes enfants. C'est donc une première que de venir à Vincennes dans le cadre cinématographique. Et j'y viens avec d'autant plus de plaisir que c'est pour honorer la mémoire de deux personnes que j'aimais beaucoup ».