Les travaux d'aménagement des abords nord du Château commencent actuellement. Nous vous proposons de faire le point sur les opérations menées : celles-ci commencent par les opérations d'abattage de 18 arbres ; une étape qui suscite nécessairement l'émotion, et dont il est indispensable de comprendre le contexte pour démêler le vrai du faux.
Ci-dessus, images prises le 2 septembre sur des sujets abattus sur les abords du Château
L’emprise du château et de ses abords est classée Monuments Historiques et inscrite sur la liste des domaines nationaux. Toute intervention s'inscrit dans la règlementation du Code du Patrimoine, avec des circuit des validations aussi stricts que pour le Louvre ou le Palais de l'Élysée par exemple.
Le propriétaire et Maitre d’ouvrage est le Ministère des armées ; son maître d’ouvrage délégué est l’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture (OPPIC). Les 18 arbres concernés sont abattus par une société pour le compte de l’Oppic, établissement public de maîtrise d’ouvrage publique, travaillant pour le compte de l’Etat et de ses établissements.
Aujourd’hui déjà, les glacis sont entretenus par les collectivités (Vincennes et Paris selon les côtés), via une "AOT" (Autorisation d'Occupation Temporaire) et l’État perçoit une redevance. L’aménagement des abords s’inscrit donc dans ce même cadre juridique et administratif.
La maîtrise d’oeuvre est pour sa part confiée à Christophe Batard, architecte en chef des Monuments historiques, qui s’est adjoint les compétences de l’agence de paysage Niez Studio et du concepteur lumière Régis Clouzet (Agence Lumière). La ville de Vincennes soutient le projet et participera au financement du futur aménagement, avec le soutien de plusieurs financeurs publics via la procédure du fonds de concours venant abonder le protocole défense-culture.
L’autorisation a été délivrée par la préfecture du Val-de-Marne, et l’ensemble des procédures nécessaires, diagnostics préalables… a été respecté.
Rien en saurait justifier les commentaires diffamatoires, insultes à caractère misogyne ou même menaces visant directement Mme le Maire de Vincennes, reçus via les réseaux sociaux, et intolérables dans tous les cas.
Cet abattage est rendu nécessaire pour permettre de réaliser le projet de réaménagement des abords qui permettra l’accès au plus grand nombre (personnes à mobilité réduite, famille avec poussettes ne peuvent y accéder aujourd'hui) tout en plantant davantage d'arbres.
Le nombre d’arbres non conservés dans le projet est de 18, mais le nombre d’arbres qui seront plantés est en effet de 45 (9 chênes chevelus et des pruniers de Damas). Le projet comptera donc 23 arbres de plus qu'aujourd'hui.
Une réunion publique d’information et d’échanges a été organisée le 15 novembre 2023, et l’ensemble de ces éléments avaient été mentionnés. Plusieurs articles ont été publiés dans Vincennes info sur cette opération.
Certains arbres (identifiés par les diagnostics phytosanitaires successifs) ne sont pas en bonne santé, comme le montrent les images prises ce 2 septembre après l'abattage.
D’autres se trouvent trop près des murs de contrescarpe pour en permettre la bonne conservation : pour rappel, 4,2 M€ ont été investis par l'État pour reconsolider et restaurer les murs des fossés dégradés notamment par les racines.
Photos de certains des arbres abattus le 2 septembre
La ville a engagé depuis plusieurs mois un spécialiste des arbres justement afin de veiller au patrimoine arboré de Vincennes qui est composé de plus de 4000 sujets.
En 20 ans 1000 arbres supplémentaires ont été plantés à Vincennes afin de mieux adapter la ville aux bouleversements climatiques. Chaque année, la Ville plante plusieurs dizaines d'arbres, soit pour remplacer des arbres malades abattus, soit des arbres nouveaux qui viennent accroître le patrimoine arboré de la Ville. Un chiffre à comparer aux 18 arbres abattus dans ce projet qui verra la plantation de 45 arbres, soit 23 arbres supplémentaires.
Pour mémoire, à aucun moment les arbres de l'avenue Carnot ni même ceux situés strictement le long de l'avenue de Paris ne sont concernés par un abattage.
Les principes fondamentaux du projet (objectifs de valorisation d'un monument unique et de renforcement de son attractivité) ont été repris par les Architectes en chef successifs des bâtiments de France.
La densification ou la reconstitution d’un alignement est impossible :
- pour des raison techniques
- pour des raisons environnementales et écologiques. Le nouveau projet permettra de :
La question de la transition écologique est bien présente dans les fondamentaux de ce projet et les élus municipaux ont veillé à ce que cela soit le cas.
Les arbres actuels des glacis dépérissent années après années et il est nécessaire de planter aujourd’hui des arbres mieux adaptés au réchauffement climatique et de ne pas attendre que les générations futures doivent régler le problème.
Les choix ont été opérés par un paysagiste aux références multiples dans le domaine environnemental et après 3 diagnostics réalisés par des organismes indépendants. Ils ont été validés par la DRAC (Conservation régionale des Monuments historiques) et la DRIEAT.
La multiplicité des acteurs (l'Etat, ses services déconcentrés, ses établissements publics, les organismes de contrôle consacré aux questions phytosanitaires et à la biodiversité, publics comme privés, les professionnels : architectes comme paysagistes) est une garantie que la dimension environnementale a été prise en compte. Remettre en cause ces choix supposerait que tous ces intervenants seraient tous volontairement passés à côté de la dimension environnementale dans leur réflexion : ce n'est évidemment pas le cas.
Les arbres se sont développés sur des talus aux terres très compactes et peu perméables. Leur système racinaire n’est que superficiel. Il ne peut donc être fait d’adaptation même mineure du projet, car il est impossible d’intervenir sur les sols situés à la verticale du la couronne ou du houppier des arbres sans mettre en péril leur stabilité (donc la sécurité des visiteurs) et leur espérance de vie.
La conservation de tous les arbres dont l’emplacement est compatible avec la présence des réseaux a été prise en compte systématiquement. Ce sera évidemment aussi le cas pour les arbres nouvellement plantés.
Il faut revenir sur l’histoire du site : les glacis défensif ont été érigés en 1830, de premiers arbres ont été plantés en 1840 pour renforcer cet aspect défensif sur cet espace conçu pour être interdit au public. Ils ont été ouverts au public un siècle plus tard en raison de l’arrivée du métro. Il est contestable d'évoquer dans ce contexte d'un alignement bordant une voie ouverte à la circulation. Les arbres concernés ne sont pas ceux qui bordent l'avenue de Paris (dont le projet de requalification prévoit d'ailleurs de tout faire pour reconstituer l'alignement).
Pour autant, la procédure liée aux alignements d’arbres (article L.350-3 du Code de l’environnement) a bien été respectée et les autorisations ont été obtenues auprès de la DRIEAT et de la Préfecture. Les préconisations issues de cette procédure et des différentes études (chiroptères, abattage, chantier…etc) ont été intégrées dans le dossier de consultation des entreprises.
Un diagnostic réalisé quelques jours avant l'abattage, conformément aux textes, a conclu à l'absence d'espèces (oiseaux, chauves-souris) sur les sujets à abattre. Un chiroptérologue était présent pendant l'opération et a pu attester que l’abattage n’a causé aucun impact direct sur les chauves-souris :