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Groupe Vincennes à gauche

Ces tribunes n’engagent que leurs auteurs.

Décembre 2025

Les transports sont un droit, pas une marchandise !

Dans ces colonnes, en avril, je suis intervenue pour dénoncer la privatisation de nos transports publics, dans une première étape, les lignes de bus, cédées en 13 lots par Valérie Pécresse, présidente du Conseil Régional et d’Ile de France Mobilités. Vincennes appartient au lot n°2, « Bords de Marne ».

En cette fin d’année 2025, Céline Malaisé, conseillère régionale PCF d’Île-de-France, ainsi que les responsables syndicaux dénoncent les conséquences de ce découpage du réseau, conséquences que, nous, les usagers subiront : - Perte financière, perte de l’effet de massification « Le réseau unifié permet une offre fine de bus pour plus de 6 millions de déplacements par jour. Il induit une mutualisation des coûts de production, une centralisation de l’information voyageurs et une coordination de l’offre ».

- Perte salariale, effet de dumping social, une pratique qui vise à diminuer les droits sociaux des employés pour augmenter la compétitivité des entreprises.

- Dégradation des conditions de travail, deux exemples : Chez Keolis, fiches horaires révisées, empêchant de fait les temps de pause et la possibilité pour les agents d’aller aux toilettes durant les services.

Chez Transdev, une conductrice de bus, précédemment à la RATP, travaille une heure de plus par jour et a perdu six jours de congé. « L’étalement des journées se fait sur une amplitude de treize heures, ce qui favorise les jours en deux services, aux heures de pointe. »

- Voitures manquantes et service réduit Ainsi, entre le lundi 12 et le vendredi 16 mai, plus de 2 282 trajets de bus ont été supprimés, soit par manque de matériel roulant, soit par absence de personnel.

- Rentabilité contre sécurité « Si le prestataire ne remplit pas les objectifs kilométriques fixés par Île-de-France Mobilités, il s’expose à des pénalités. Un bus en réparation, ce sont des kilomètres manquants » « (….) quand la maintenance préventive régresse, cela engage la sécurité : celle des usagers, celle des conducteurs ».

- Cerise sur le gâteau, l’augmentation du Pass Navigo En 2026, le prix du passe Navigo s’élèvera à 90,80 euros par mois, soit plus 2,3 % par rapport à 2025. En 2015, le passe Navigo était de 70 euros. C’est donc une augmentation de 30 % sans justification. L’extension du Grand Paris n’est pas encore réalisée et le fonctionnement des nouvelles lignes justifie seulement un tiers des besoins de financement. En réalité, les Franciliens paient au prix fort la privatisation des bus. Pour ce processus, IDFM a dû racheter les dépôts pour un montant de 4,9 milliards d’euros.

Sur le réseau de bus, ce processus de privatisation peut être stoppé. La loi actuelle permet l’instauration d’une régie régionale publique. Aucune réglementation européenne n’oblige à cette privatisation totale des trans- ports urbains. « Plus que jamais, nous demandons au légis- lateur et à Valérie Pécresse de stopper cette galère qui précipite les transports publics franciliens dans un chaos social, organisationnel et fi nancier. Nous renouvelons notre demande d’un moratoire sur la privatisation du réseau de bus RATP dans l’attente des élec- tions régionales de 2028 afi n que les citoyen. nes s’expriment pour la première fois sur ce sujet majeur. »

 

Chantal BALAGNA-RANIN conseillère municipale - Vincennes à gauche, pour un front citoyen, écologiste et solidaire - cbalagnaranin@vincennes.fr