© Eugénie Denarnaud, ADAGP - Droits réservés - Série Écosystème de la route, 2013.
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Les migrations des plantes : modalités, ambivalences, enjeux

Des journées qui embarquent l’université au théâtre – et au jardin ! – et ont à cœur de brasser les mondes : monde universitaire et grand public ; sciences, sciences humaines et sociales, monde des arts et de la scène. Ces rencontres universitaires et artistiques intitulées Et pourtant, elles migrent ! Les migrations des plantes : modalités, ambivalences, enjeux auront lieu les vendredi 24 et samedi 25 juin 2022. 

  • Vendredi 24 juin 2022 - 10:00
  • Samedi 25 juin 2022 - 17:30

Présentation

Arrimée au sol par ses racines, la plante semble condamnée à l’immobilité. Et pourtant, de la plus humble fleur du bord des routes jusqu’aux forêts de chênes, les plantes aussi se déplacent. Elles le font simplement différemment, selon d’autres temporalités et d’autres modalités. Voyages à bec d’oiseau ou pelage de loup, au gré des vents ou des courants marins, en train ou en bateau, migrations provoquées ou « assistées » par ce grand migrateur qu’est l’être humain… Ces journées souhaitent éclairer quelques-unes des manières – multiples, parfois pleines d’imagination – qu’ont les plantes de se déplacer ; les manières aussi que nous avons de percevoir ces déplacements et d’en rendre compte, au travers d’une alliance entre les arts et les pensées de l’écologie. Elles entendent en même temps mettre au jour l’inévitable ambivalence du mouvement végétal et des façons de s’en saisir. Peut-on le célébrer, comme le signe et le symbole que rien dans le vivant n’est jamais véritablement enraciné ? Comment penser les peurs et les rejets que cristallisent les plantes voyageuses, décrétées « invasives » à coups d’arrêtés préfectoraux ? Peut-on même pour la plante parler de « migration », et quel est le sens ou la portée d’un geste qui viendrait inscrire ces déplacements dans les migrations plus vastes des vivants ? 

En suivant les plantes dans leurs voyages – de l’eucalyptus embarqué à bord du navire de James Cook à la berce de Perse « envahissant » l’Europe et le Canada, du séneçon resquilleur qui prend le train sans billet aux glycines indisciplinées de Jamaica Kincaid – nous les découvrirons agrippées à des enjeux et histoires multiples.  Des histoires d’alliances et de sympoièses, puisque les plantes ne voyagent qu’accompagnées : radicalement dépendantes d’autres agents pour se déplacer, elles incarnent alors une forme d’agentivité singulière et viennent dire dans leurs migrations le caractère fondamentalement relationnel du vivant. Des histoires de violences, d’invasions et de remplacement : violences des expéditions coloniales et des flux de la mondialisation, dans lesquels les mouvements végétaux éclairent les logiques de trans-plantations au cœur du Plantationocène ; violence ambiguë dans la perception des plantes « invasives », et dans les métaphores guerrières ou virales qui entourent leur éradication. Mais aussi des histoires de résistances, puisque qu’au cœur même des dominations coloniales ou postcoloniales, des plantes marronnes se sont alliées aux luttes des opprimé.e.s ; puisqu’aussi, dans les interstices de nos villes, dans les délaissés urbains et sur les bords d’autoroutes, des plantes que nous ne voyons même pas reconquièrent des espaces de liberté, et dessinent un tiers-paysage qui déborde nos fantasmes de maîtrise absolue de l’espace. En fin de compte, du jardin aux friches et jusqu’à la Terre, des histoires de métamorphoses et de brassages, dans lesquelles les plantes participent des imprévisibles mélanges du « Jardin planétaire » et se dévoilent, peut-être, comme forces cosmogoniques à même de fabriquer des mondes.

Comité scientifique :

  • Jean-Marc Besse (EHESS – CNRS)
  • Marion Grange (EHESS)
  • Bronwyn Louw (EHESS)
  • Marielle Macé (EHESS – CNRS).

Journées organisées avec le concours de Marion Dupuis et Muriel Fuchs (CRAL - EHESS).

Modalités d’accès

Ouvert à tou.te.s dans la limite des places disponibles. Réservation conseillée ici, sur le site du Théâtre du Parc (Théâtre Dunois, Paris).

L’évènement a lieu au Théâtre du Parc – Scène pour un jardin planétaire, situé dans le Parc Floral de Paris (Rte de la Pyramide, 75012 Paris) : M1 Château de Vincennes ; RER A Vincennes ; Bus 46 Parc Floral ; Velib’ Pyramide - Parc Floral

Il faut compter 20 minutes de marche entre le métro et le Théâtre. Plan d’accès au Théâtre ici.

Programme : ici

© Eugénie Denarnaud, ADAGP - Droits réservés - Série Écosystème de la route, 2013. 

Infos pratiques

Parc Floral de Paris
Rte de la Pyramide, 75012 Paris