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Le 13 novembre 19 h

Conférence Sarah Abitbol - Les violences sexistes et sexuelles dans le sport

Description

Sarah Abitbol

Victime d’agressions sexuelles commises par son entraîneur durant plusieurs années, la célèbre patineuse artistique Sarah Abitbol donne rendez-vous aux Vincennois pour un moment de partage fort en émotions. Suivie d’une séance de dédicace. 

Vincennes Info : Votre livre témoignage Un si long silence et la création de votre association La voix de Sarah vous ont-ils aidée à vous réparer ?

Sarah Abitbol : Parler a été salvateur. Depuis, j’ai beaucoup progressé, j’arrive à prendre le train ou à aller dans un centre commercial toute seule ! Cela peut paraître anecdotique mais c’est un grand pas pour moi. Un pas que je n’aurais sans doute pas réussi à franchir si j’avais gardé le secret. S’enfermer dans le silence engendre de lourdes conséquences, dépression chez certaines personnes, alcoolisme ou addiction aux drogues chez d’autres. Parce qu’en plus de la souffrance liée aux agressions, les victimes sont souvent rongées par la honte et la culpabilité… C’est pour toutes ces raisons que je ne lâche pas le combat ! Cela fait partie de ma reconstruction, mais au-delà du bénéfice personnel, je souhaite que mon exemple serve à d’autres.

V. I. : Vous invitez les Vincennois à une conférence que vous animerez avec Katia Palla. Pouvez-vous la présenter ?

S.A. : Katia est une ancienne patineuse de haut niveau qui s’est entraînée avec moi. À l’époque, je devais avoir 12 ans et elle 15. On se ressemblait beaucoup. Elle était très dynamique et avait un fort caractère, la carrure d’une championne. Et puis, elle a disparu des patinoires du jour au lendemain… Je ne l’ai pas revue pendant des années. Jusqu’à la première d’Holiday on Ice en 2020. Je venais de sortir mon livre, et Katia, qui guettait mon arrivée, m’a accostée : « Tu te souviens de moi ? » Nous avons beaucoup parlé ce soir-là. Elle aussi avait été victime de notre entraîneur, deux ans et demi avant moi. C’est après son  départ soudain qu’il avait commencé avec moi… Katia est passée par des moments très difficiles, des épisodes de troubles du comportement alimentaire, des cauchemars quotidiens, une dépression, un burnout… Aujourd’hui, elle va mieux et est devenue directrice de mon association association La voix de Sarah, qui devrait d’ailleurs être rebaptisée « Les voix de Sarah » !

V. I. : Quel message souhaitez-vous transmettre lors de cette soirée ?

S.A. : C’est vraiment un message d’espoir qui passe par le témoignage et la prévention. Il ne s’agit en aucun cas de faire peur à tout le monde. D’ailleurs, j’aime à dire que si le sport m’a détruite un certain nombre d’années, il m’a aussi sauvée ! Ma passion pour le patinage a été une force. Le sport, c’est bon pour la santé et c’est une école de la vie pour nos enfants. Mais il faut des filets de sécurité. La loi Abitbol, adoptée en mars dernier à l’unanimité au Sénat et à l’Assemblée nationale, en est une nouvelle maille : elle renforce le devoir de signalement au sein des clubs sportifs, avec des amendes de 15 000 euros assorties d’une peine d’un an de prison en cas de non-respect de cette obligation. Il faut également éduquer les petits, dès le plus jeune âge, les sensibiliser au fait qu’aucun adulte n’a le droit de toucher à leur corps.