Auréolée du succès de son premier roman L’Homme blanc, Perrine Leblanc est en résidence à Vincennes pour l'année 2014/2015. Un "honneur et une fierté" pour cette Québécoise.

De passage en France pour quelques jours avant une résidence littéraire de quatre mois à Vincennes, Perrine Leblanc ne boude pas son plaisir : "Lorsque j’ai reçu l’invitation pour le Festival America, j’étais très heureuse. Puis, quelques semaines plus tard, je recevais une seconde invitation pour effectuer une résidence littéraire. C’était la cerise sur le gâteau ! Je suis extrêmement flattée de cette invitation que je considère comme un véritable cadeau. D’autant que je projette d’écrire un troisième roman basé sur un dialogue entre un personnage américain et un personnage français", glisse Perrine dans un sourire.

Un cadeau peut-être, mais un hasard, certainement pas ! Car la jeune Québécoise a su se faire un nom dans l’univers de la littérature.

Baignée dès son plus jeune âge dans un environnement culturel, Perrine rêvait de devenir musicienne professionnelle.

"Je pratiquais la flûte traversière jusqu’à 5 heures par jour mais j’étais trop stressée pour monter sur scène", explique la native de Montréal, qui quitte sa ville natale à 2 ans avec sa famille pour s’installer à  Victoriaville, petite bourgade de 40 000 âmes où règne une activité culturelle affirmée.

Écrire correspond à mon mode de vie

À 19 ans, elle intègre l’université Laval de Québec, pour suivre un cycle en lettres, avant de poursuivre son cursus à Montréal pour boucler un deuxième cycle (NDLR équivalent d’un DEA) en lettres françaises et  québécoises.

Après ce cursus universitaire, je savais que je ferais carrière dans le domaine de l’écriture, explique celle qui s’oriente alors vers le métier de l’édition et collabore avec diverses revues littéraires jusqu’en 2011.

Entretemps, elle effectue un voyage en Roumanie qui lui donnera l’idée de son premier roman.

J’accompagnais mon ami, lui-même écrivain, et nous avons vécu une més aventure avec un prestidigitateur qui s’est fait passer pour un policier pour nous soutirer quelques billets. Le soir, à l’hôtel, la télévision  roumaine diffusait un reportage sur un homme ayant connu le goulag. J’ai alors eu l’idée de créer le personnage de “Kolia”, prestidigitateur né au goulag.

 Durant plusieurs années, elle laisse son texte en "jachère" pour se consacrer à son métier d’éditrice avant de reprendre son manuscrit en 2009. "Je me sentais plus mûre sur le plan rédactionnel", explique celle qui verra son ouvrage récompensé par deux prix littéraires : le "grand prix du livre de Montréal" en 2010 et le "prix du gouverneur général du Canada" en 2011. Le succès public ne tarde pas à suivre !

Dès lors, Perrine se consacre exclusivement à l’écriture et rédige un deuxième roman, Malabourg , édité cette année chez Gallimard.

"Le métier d’écrivain correspond entièrement à mon mode de vie. J’ai toujours aimé lire. J’adore Hugo, Yourcenar, Echenoz ou encore le Québécois Réjean Ducharme, et cela m’a énormément apporté pour écrire."

À partir du 1er septembre 2014, elle est en résidence à Vincennes pour quatre mois et paraît déjà conquise par la commune.

" Vincennes semble être une très belle ville et j’ai hâte de rencontrer les Vincennois pour leur transmettre ma passion d’écrire", conclut celle qui animera notamment un atelier d’écriture hebdomadaire à partir du mois d’octobre.

BIO EXPRESS 1980 : Naissance à Montréal 2004 : Effectue un voyage en Roumanie qui l’inspire pour son premier roman 2010 : Publication de son premier roman L’Homme blanc , devenu Kolia dans son édition française publiée chez Gallimard en 2011 – qui lui vaut d’obtenir le "grand prix du livre de Montréal" 2011 : Obtient le "Prix du gouverneur général du Canada" pour L’Homme blanc 2014 : Publication de son deuxième roman, Malabourg , aux éditions GallimardSeptembre 2014 : Début de sa résidence à Vincennes

Portrait paru dans le numéro de juillet-août 2014 de Vincennes info