Un partenariat durable, une démarche ambitieuse

La coopération décentralisée permet d’agir et d’investir dans des domaines divers : appui institutionnel, démocratie et gouvernance locale, développement local, dialogue des cultures, développement social et santé, enseignement et formation des acteurs locaux. Le projet élaboré avec Gondar est un projet d’échange, de partage de valeurs, de compétences et de savoir faire dans l'objectif de réduire la pauvreté par la mise en valeur du patrimoine culturel et le développement durable de l'offre touristique

Une démarche longuement murie

La coopération décentralisée permet d’agir et d’investir dans des domaines divers : appui institutionnel, démocratie et gouvernance locale, développement local, dialogue des cultures, développement social et santé, enseignement et formation des acteurs locaux. Le projet élaboré avec Gondar est un projet d’échange, de partage de valeurs, de compétences et de savoir faire dans l'objectif de réduire la pauvreté par la mise en valeur du patrimoine culturel et le développement durable de l'offre touristique

Pour arrêter son choix sur Gondar , la municipalité a exploré le monde, consulté des experts et dressé un auto-diagnostic pendant plus d’un an.

Début 2009, un Comité consultatif des relations internationales rassemble des élus, des représentants d’associations déjà engagés dans le jumelage ou l’humanitaire, des Vincennois cooptés pour leurs connaissances linguistiques ou des échanges internationaux, des acteurs économiques...

Son rôle ? Apporter son expérience du terrain , contribuer au diagnostic des compétences vincennoises au sein des services municipaux et de la société civile, pour que puissent être dégagées les orientations d’action.

Après un an de réunions et d’ateliers, trois axes se dessinent :

  • la participation de la jeunesse au projet,
  • la valorisation du patrimoine
  • développement durable.

Une mission exploratoire avait été envoyée sur place. Trois sites classés au patrimoine mondial de l’humanité entourent Gondar . De plus, les représentants de la ville ont été très réactifs et enthousiastes devant la perspective d’un partenariat  

Bâtie sur les contreforts du massif du Semien à 2 200 mètres d’altitude, en surplomb du lac Tana, Gondar  (205 000 habitants en 2010, 300 000 en 2016), 4e ville d’Éthiopie, à 2 200 m d'altitude)

dispose d’un patrimoine architectural exceptionnel mais sous-valorisé.. Châteaux, palais, églises caractérisent cette capitale de l’empire abyssin du XVIIe au XIXe siècle, dont la cité royale de Fasil Ghebbi, classée sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité. Pourtant, seuls 20 000 touristes s’y arrêtent chaque année.

Objectif visé : restaurer le château du XVIIIe siècle, le transformer en musée et développer autour des activités créatrices d’emplois. Le projet fédère également l’enthousiasme de nombreux partenaires : ambassade de France, Organisation mondiale du tourisme, Alliance française, Centre français d’études éthiopiennes à Addis-Abeba (dont le directeur s’avère être vincennois !), ONG locales.

Pour Gondar, située dans un des pays les plus pauvres du monde, le développement du tourisme peut agir comme un puissant levier d’amélioration des conditions de vie des populations par la création d’emplois, la limitation de l’exode rural, le développement de secteurs connexes comme l’artisanat, l’agriculture…

 

Partager compétences et savoir-faire

Partenariat solidaire entre collectivités locales, la coopération décentralisée doit donc permettre la connaissance mutuelle de deux communes dans leurs spécificités sociales, culturelles, économiques. Elle contribue aussi au développement de chacune d’elles, en mettant en lien non seulement les institutions, mais aussi les habitants, les partenaires sociaux et associatifs ainsi que les structures professionnelles voire les entreprises locales.

Vincennes dispose de nombreuses compétences au sein du personnel communal autour de la restauration, de l’aménagement paysager, du patrimoine et du tourisme. Du côté des Vincennois, il existe aussi tout un réseau d’artisans d’art, d’associations, d’agences de voyages. Enfin la Ville est engagée dans un Agenda 21… Soit une convergence de faisceaux favorables pour soutenir la localité de Gondar, ville également reconnue pour la richesse de son patrimoine et la beauté de son château !

Établi pour trois ans, le projet de coopération décentralisée avec Gondar est entrée dans sa phase concrète en 2010. La Charte de la coopération décentralisée - dont la ratification est à l'ordre du jour du conseil municipal d'avril - est un document fondateur qui a pour objet de dégager des valeurs et des grands principes tels que l’humanisme et le développement durable. La municipalité attend aussi la validation du projet par le ministère des Affaires étrangères, ce qui ouvre droit à des subventions.

Une convention précise l’objet des actions envisagées et le montant prévisionnel des engagements financiers , le tout dans le respect des engagements internationaux de la France.

Enfin, du 23 au 27 mars 2010, le maire de Gondar, son adjoint à la culture et au tourisme ainsi que le responsable du patrimoine de la ville étaient à Vincennes pour signer un protocole d’accord général avec la Ville.

Un intérêt réciproque

Si la coopération décentralisée est un acte de solidarité qui permet à Vincennes de soutenir et d’engager un projet d’aide au développement, elle offre aussi la possibilité de développer des échanges économiques entre entreprises et partenaires commerciaux . Enjeu social et politique, elle permet d’encourager la citoyenneté et l’action associative. Enfin, la coopération décentralisée est un moyen de valoriser à l’extérieur les potentialités économiques, culturelles et touristiques de la commune en montrant son ouverture et son dynamisme.

Quatre actions phare

Le projet de coopération décentralisée s’articule autour de quatre actions phare sur la période 2010-2012, dont l’objectif général est la réduction de la pauvreté grâce aux emplois et revenus générés par les activités touristiques mises en place et à leur développement durable.

Action 1 – Restauration du château de Ras Ghimb

Situé en plein centre de Gondar, le site était fermé au public. Construit entre 1730 et 1755, le château a été habité tour à tour par des membres de la famille royale, des représentants du régime Derg (junte militaire) et l’occupant italien pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le château a fait l’objet d’une profonde restauration. Les fondations ont été consolidées, les façades maçonnées, boiseries et balcons refaits à l’ancienne. Pour alléger le bâtiment, il a fallu détruire les dalles de béton des toitures et les remplacer par des chapes en mortier de chaux. Ce parti pris de la mise en œuvre des techniques traditionnelles contribue ainsi à leur pérennité et à la formation de nouvelles équipes d’ouvriers. Le château restauré a été inauguré en janvier 2014 en présence de Madame Brigitte Collet, ambassadrice de France, de M. Guy Vindéou, adjoint au Maire de Vincennes, de M. Amin Abdul Kader, ministre de la Culture et du Tourisme de la République fédérale démocratique d’Ethiopie, de Getenet Amare, maire de Gondar, de Getahun Seyum, directeur du Bureau du Tourisme de Gondar, de représentants de la région Amhara, et de nombreuses personnalités politiques.

Inauguration du Château de Gondar

Action 2 – Création du musée de l’Histoire de Gondar

Le château dispose de meubles et œuvres d’art appartenant à l’empereur Hailé Sélassié et aux troupes d’occupation italiennes.

D’autres pièces plus anciennes existent : croix orthodoxes en or du roi Fasilidas, objets et meubles de la reine Mentewab, épée de l’empereur Ménélik, armes, parchemins, bibles anciennes… Il s’agira d’établir un inventaire, de restaurer et de valoriser toutes ces pièces.

Action 3 – Promotion des artistes et artisans locaux et des produits du terroir

Action 4 – Promotion de la destination touristique