Arbre Vincennes
14/04/2021

Éléments clefs de l’amélioration du cadre de vie, les arbres font l’objet d’une attention particulière à Vincennes. Si certains d’entre eux doivent parfois être abattus pour des raisons sanitaires ou de sécurité, ils sont remplacés par de nouvelles plantations, en concordance avec la politique de Développement Durable de la commune.

En toute saison, les arbres contribuent pleinement à la qualité de vie en embellissant les rues et en donnant une âme à l’espace public. Au-delà de leurs vertus esthétiques, ils sont également indispensables à l’équilibre de la vie en ville. Ils participent à l’épuration de l’air, réduisent la réverbération, et forment des îlots de fraîcheur lors des fortes chaleurs. À Vincennes, on recense 3 760 arbres issus de 53 espèces différentes. Un chiffre en augmentation de près de 40 % en l’espace de vingt-cinq ans – soit environ 1 000 arbres – puisque 2 700 arbres étaient dénombrés sur le territoire communal en 1997. Parallèlement le pourcentage de surface paysagère a augmenté de 17 % en vingt ans

quelques chiffres

Des abattages inévitables…

Pour autant, des arbres sont abattus régulièrement. « Outre des élagages et un arrosage régulier, nous surveillons l'état de santé des arbres en effectuant des diagnostics phytosanitaires permettant de déterminer leur état de santé », explique Patrick Berniard, technicien du service Espaces verts et propreté de la ville. « Nous les classons en cinq catégories. La première et la deuxième signifient que les arbres se portent très bien ou bien. La troisième indique qu’ils présentent quelques risques (bois mort à enlever, petites plaies sur tronc…). La quatrième correspond à un danger dans les années à venir et donc à une surveillance active et malheureusement, la cinquième, nécessite un abattage immédiat ». Principale cause : la présence de champignons dits lignivores. Les spores de champignons très volatiles s’installent lors de plaies sur les troncs (chocs de véhicules) ou les charpentières (chocs de camions ou élagages).

… pour des raisons de sécurité

Les mycéliums se développent alors sous l’écorce, où circule la sève, puis le champignon attaque la lignine qui est l’ossature de l’arbre. Cela engendre des risques de casse ou un dessèchement total ou partiel selon le lieu de l’attaque. « Lorsque la partie visible du champignon apparaît, la situation est déjà irréversible et l'abattage inévitable pour des raisons de sécurité », souligne Patrick Berniard. Ce fut le cas au mois de février, où le Département a procédé à l’abattage de 12 platanes, entre le n°22 et le n°164 bis de l’avenue de Paris. Ceux devant le 22 et le 74 étaient morts, les autres dépérissants et dangereux car atteints par un champignon lignivore du type « fomes ». Le risque majeur de ce type d’attaque sournoise est la rupture de grosses charpentières. Ces arbres seront remplacés par des érables. De son côté, la ville de Paris est intervenue sur le cours Marigny, au niveau du square Jean-Jaurès, avec un élagage du cèdre et l’abattage de deux arbres morts. Un 3e avait été abattu il y a 2 ans mais 4 nouveaux arbres seront plantés au mois de mars.

Dans de nombreuses autres rues, des plantations sont prévues en mars pour remplacer des arbres qui avaient été enlevés. Autre projet à venir, la végétalisation proposée ces prochains jours aux riverains de la place Jean-Spire-Lemaître.

Des arbres quasi systématiquement replantés

Si l’abattage d’un arbre ne se fait jamais de gaieté de coeur, la politique communale en la matière consiste à remplacer les arbres abattus quand cela est possible. En début d’année, six arbres ont ainsi été replantés boulevard de la Libération et trois place Bérault, en remplacement d’arbres qui n’avaient pas réussi à prendre. « Il est fréquent qu’on évoque les arbres que nous sommes obligés d’abattre, on oublie trop souvent de souligner que nous plantons régulièrement, pas seulement pour remplacer mais aussi avec des plantations nouvelles dans le cadre de l’aménagement de nos quartiers. Si certains espaces publics (place Pierre Sémard, rue du Midi, esplanade de l’Hôtel de ville) ne sont pas adaptés à la plantation d’arbres en raison de la nature de leur sous-sol (réseaux, voies du RER, parking souterrain…) ou de leur destination (animations…), nous veillons à ce que les arbres soient répartis de manière homogène sur l’ensemble du territoire communal », rappelle Charlotte Libert-Albanel, maire de Vincennes. « Les causes de stress pour les arbres en ville ne manquent pas, et leur cycle de vie est plus court qu’en zone naturelle. Il faut aussi savoir qu’il y a une saison pour planter, et que tout abattage ne peut pas systématiquement faire l’objet d’un remplacement immédiat », souligne Bruno Camelot, Adjoint au maire chargé du développement durable.

Comment est planté un arbre en ville ?

Les arbres achetés par la Ville de Vincennes proviennent des pépinières Chatelain au Thillay (Val-d’Oise). D’une circonférence d’environ 25 cm pour une hauteur de 4 à 5 mètres, ils sont acheminés par camion jusqu’au lieu de plantation. Un trou est réalisé à l’aide d’une mini-pelle, puis l’arbre est positionné à l’aide d’élingues et il est maintenu à l’aide de deux tuteurs. À la fin de la plantation, un arrosage immédiat est effectué afin de compacter la terre. Durant les premières années, l’arbre fait l’objet d’une surveillance particulière, avec un arrosage régulier, notamment durant les périodes chaudes. À noter qu’aucun élagage n’est effectué en période de nidification (1er avril au 15 août).

De multiples contraintes

Outre la temporalité, la plantation et l’entretien des arbres sont soumis à de multiples contraintes en milieu urbain. À commencer par la taille des fosses des anciennes plantations (1 m3), trop petites par rapport au choix des essences autrefois plantées. Cela induit de nombreuses tailles ou élagages du fait de la proximité des façades : des opérations qui fragilisent l’arbre. Des plantations avaient en outre parfois lieu sur ou à proximité des réseaux enterrés des différents concessionnaires (ERDF, GRDF, RATP…). Sur les gros arbres, des coupes de racines sont malheureusement obligatoires pour effectuer les tranchées pour réparation ou remplacement des réseaux. Les nouvelles plantations sont en revanche réalisées en choisissant des végétaux proportionnels à l’environnement urbain et dans des fosses de plantation plus conséquentes (de 4 à 8 m3), ce qui permet aux arbres de développer leurs racines dans de bonnes conditions. Des études préalables et obligatoires des réseaux sont menées avant toute plantation en lien avec les concessionnaires et les aménagements doivent être réalisés de manière à permettre l’accessibilité des voiries et espaces publics aux personnes à mobilité réduite, avec un cheminement minimal de 1,40 m sur les trottoirs

Les champignons les plus fréquents  Les principaux champignons recensés à Vincennes sur les arbres d’ornement sont des polypores divers (amadouviers, phellins, polypores orangés, fomes fomentarius, meripulus giganteus). D’autres s’attaquent aux racines, comme l’armillaire couleur de miel, ou sont inféodés aux cerisiers et pruniers (phellinus tuberculosus). 
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