Construit entre 1887 et 1891, l'hôtel de ville de Vincennes, dans sa première version, est l'oeuvre de l'architecte Eugène Calinaud. Les grandes fenêtres à meneaux, les vitraux, la haute toiture surmontée d'un campanile et l'harmonie des proportions lui confèrent un style néo-Renaissance. Plusieurs matériaux ont été utilisés pour sa construction (roche d'Euville, demi-roche de Saint-Maximin, pierre de Chauvigny...). Le doublement de la population vincennoise en quarante ans rend vite nécessaire l'agrandissement de l'hôtel de ville, devenu exigu. En 1931, le projet d'agrandissement des architectes communaux Henri Quarez et Gustave Lapostolle est approuvé par le conseil municipal. Le nouvel hôtel de ville est inauguré le 25 mars 1935 par le président du conseil Pierre-Etienne Flandin. L'esthétique néo-Renaissance de l'ensemble est admirablement préservée.

L'escalier et la coupole

Un monumental escalier, agrémenté de rampes en fer forgé, fonte et bronze doré, permet d'accéder au palier qui dessert la salle des fêtes, non moins monumentale - elle mesure 36 mètres de long, 12 de large et 11 de haut ! - et la salle des mariages.

L'escalier est éclairé par une coupole de 12,20 mètres de diamètre, d'un poids de trente tonnes . Composée de dix mille éléments de verre, celle-ci revêt l'aspect d'une large verrière en mosaïque et se distingue par son originalité.

Les fresques de Maurice Chabas

Peints par Maurice Chabas en 1902, les tableaux de la salle des mariages ont été classés monuments historiques en 1982 . Sur la façade sud, six tableaux marouflés évoquent l'histoire de Vincennes : on y reconnaît le donjon, la porte du village, l'obélisque du bois, le polygone d'artillerie, la vallée de la Marne et l'hôtel de ville. La façade nord est occupée par un décor mural de vingt-cinq mètres de long, représentant le lac Daumesnil.

Ces tableaux aux tons doux et fondus, joints aux boiseries, aux vitraux et au plafond à caissons, donnent à la salle des mariages une beauté majestueuse.

Un monument classé

La Commission régionale du Patrimoine et des sites, présidée par le préfet de région, s'est prononcée fin 1999 en faveur de l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques de l'ensemble des façades et toitures de l'hôtel de ville, de l'escalier latéral, des deux halls d'entrée, de la Salle des Fêtes, de la Salle des Mariages et du bureau du Premier maire adjoint, situé à l'angle Sud-Ouest du rez-de-chaussée.

Lors de sa séance du 31 janvier 2000, la Commission supérieure des monuments historiques a souhaité, sur proposition de la Commission régionale du patrimoine et des sites, attribuer la mesure maximale de protection à certaines parties de l'hôtel de ville, en proposant leur classement parmi les monuments historiques.

Par arrêté du 26 septembre 2000, ont été notamment classés parmi les monuments historiques : l'escalier d'honneur avec sa cage, y compris la coupole et les trois portes permettant d'accéder à la salle des fêtes. Un premier arrêté ministériel du 19 juillet 2000 avait également classé de nombreuses pièces de vaisselle en porcelaine tendre (service à thé, assiettes) sorties de la manufacture de Vincennes.